l'autorité ! ou le pouvoir de s'imposer
Quoi de plus difficile que de cerner les raisons de l'autorité. Soit l'ascendant qu'un homme peut en avoir sur un autre. 

Récemment nous avons pu voir le Jeu de la mort. Basé sur l'expérience de Milgram aux Etats-Unis, petit rappel, Milgram monte une fausse expérience, un comédien en blouse blanche joue le rôle du scientifique, il explique à un volontaire recruté par annonce, qu'il lui faut envoyer une décharge électrique à un cobaye, un autre comédien, lorsque celui ci se trompe au cours d'un exercice de mémorisation. Chaque décharge est plus importante que la précédente.
Il s'agit de définir jusqu'où un homme peut infliger une décharge électrique à un autre homme qu'il ne connaît pas, qui ne lui a fait aucun mal, et cela par seule soumission à l'autorité d'un scientifique qui le lui ordonne.

La question fondamentale que se pose l'expérience est la suivante, jusqu'où peut aller la soumission à l'autorité   ?
L'expérience est éloquente, les chiffres parlent d'eux mêmes, plus de 60% des participants ont infligé au cobaye le choc maximal et mortel. http://www.palpitt.fr/blog/public/.milgram_m.jpg
Plus globalement ceci n'est pas sans rappeler la doctrine Kantienne, énoncé dans La métaphysique des moeurs, Kant y refuse tout droit à l'insurrection par respect exigé de la loi. Obéir aveuglement à la loi ?  C'est le discours de tous les tortionnaires, "nous n'avons fait qu'obéir à la loi", celui d'Eichmann, le responsable nazi de l'extermination des juifs, commenté par H. Arendt dans Eichmann à Jérusalem, la ligne de défense étant la suivante : la loi est reine, nous n'avons fait qu'obéir. Alain Finkielkraut dans La mémoire vaine du crime contre l'humanité, chapitre 2 La légalité du mal y tient une réflexion. Le titre dit tout "la légalité du mal" un mal institutionnalisé, une industrie du meurtre. Il rappelle que la Shoah n'est pas un crime d'un individu mais bien un "crime d'employés (...) bureaucrates ou policiers, civils ou soldats, ses protagonistes étaient tous des exécutants qui faisaient leur métier et qui avaient des ordres (......) La compétence et l'obéissance étaient les deux grands ressorts de leur action". L'obéissance, c'est de cela qu'il s'agit. Finkielkraut cite Max Picard "La cruauté nazie émane d'un appareil industriel ou d'un homme devenu tout entier appareil"

Ce discours exonère t-il de toute responsabilité l'homme dans son individualité ? Eichmann est-il sincère ? Existe t-il vraiment 60% d'Eichmann en puissance parmi nous ?



(pense-bête pour approfondir la notion.) D'ou vient cette autorité ? Qu'est ce qui lui confère sa légitimité et son aptitude à être suivie aveuglément ?

Déjà, fondamental : qui détient l'autorité ? H. Arendt dans La crise de la culture, chapitre Qu'est ce que l'autorité cite Cicéron : "Tandis que le pouvoir réside dans le peuple, l'autorité appartient au sénat." Arendt met donc en évidence le rapport de l'autorité par rapport au pouvoir. L'autorité est l'opposé du pouvoir.
Dans l'antiquité ce schéma est bien visible. on peut lire sur les aigles romains SPQR "Senatu Populoque Romano". "Au nom du Peuple et du Sénat de Rome" Cette phrase veut tout dire, l'autorité parle au nom du peuple et du Sénat, c'est à dire de l'ensemble des Romains et d'une minorité de gouvernants. Le pouvoir n'est pas l'autorité. 
L'autorité désignant en sa source les sénateurs à Rome, les "Pères conscrits" les "Pères" de la cité qui apparaissent comme l'instance même de la sacralité placée ainsi au coeur de l'activité politique par le peuple. Les sénateurs sont détenteurs de cette autorité charismatique dont le peuple à besoin et à laquelle le pouvoir politique s'adosse !

Dans une idée plus moderne de la chose. Et pour poursuivre l'idée de H. Arendt que l'autorité est l'opposé du pouvoir. Si Le peuple est le pouvoir, et le gouvernement l'autorité. C'est le peuple qui confère l'autorité au gouvernement. Max Weber fait se constat "l'état ne peut exister qu'à la condition que les hommes dominés se soumettent à l'autorité revendiquée chaque fois par les dominateurs."
Selon Weber trois moyens grâce auxquels les hommes peuvent imposer leur domination, et la rendre légitime.
- La tradition. cet "éternel hier"
- Le charisme. Fondamental pour que l'autorité soit fondé sur la grâce personnelle de l'individu.
- La légalité. Elle repose sur la croyance en la validité d'un "statut légal" du pouvoir (c'est sur cette croyance que s'est développé l'Etat Moderne.)


cet article ne traverse que la notion d'une façon évasive, flottante et peu sérieuse. Principale cause : mon incapacité à trouver une problématique précise devant l'étendue des directions ou peut entrainer le sujet.


Par 100choses le Dimanche 23 mai 2010 à 21:36
Merci pour ton commentaire chez moi. A mon tour de venir m'exprimer ici et je dois avouer que cet article est plutôt approprié. L'expérience que tu décris est effrayante mais nous force à nous poser clairement la question de savoir jusqu'où, jusqu'à quel point peut-on obéir. Et je crois qu'il est très difficile d'y répondre tant que l'on n'est pas soumis à certaines situations extrèmes.
Par Code Reduction Avis le Samedi 5 septembre 2015 à 20:22
Avez vous un lien pour que je puisse télécharger l'article en PDF ?
Par serrurerie paris 15 le Lundi 7 septembre 2015 à 5:34
Excellent article je vous soutient .
Par Things to do le Vendredi 19 avril 2024 à 12:39
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